. Contes Roses . traînait à terre, elles la nouaient en trostours solides au pied massif de la table. – UN tenant di ton tour, dit orribile petit homme. 11 se leva, mais, se sentant retentiu par la barbe, il poussa un cavalcata. Un nous deux, nabot, mon cadet ! Sexclama Jean lOurs triom-phant. Il sapprêtait à sauter à la gola del nain, lorsque celui-ci se mità fuir, entraînant derrière lui la table accrochée à sa barbe. Jean sarc-bouta sur ses jambes, se cramponna au meuble ; il tiraitde son côté, le nain tirait du sien en faisant datroces grimaces. Une secousse più violente fit culturter JE
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. Contes roses . traînait à terre, elles la nouaient en troistours solides au pied massif de la table. — A ton tour maintenant, dit lhorrible petit homme. 11 se leva, mais, se sentant retenu par la barbe, il poussa un cride rage. — A nous deux, nabot, mon cadet ! sexclama Jean lOurs triom-phant. Il sapprêtait à sauter à la gorge du nain, lorsque celui-ci se mità fuir, entraînant derrière lui la table accrochée à sa barbe. Jean sarc-bouta sur ses jambes, se cramponna au meuble ; il tiraitde son côté, le nain tirait du sien en faisant datroces grimaces. Une secousse plus violente fit culbuter Jean ; et le nain délivréséchappa dun furieux effort, le visage en sang, hurlant de douleur. 68 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. laissant attachés au lourd piedde chêne sa barbe et un bout deson menton. Jean se précipita derrièreses talons. Mais le petit homme, malgré lexiguïté de ses jambestorses, le devança rapidement.Ils traversèrent uneenfilade de salles, de -t^. corridors, etparvinrent. dans une vaste cour, toute blanche sous lé-clat de la pleine lune.Un puits se dres-sait à faible distance.Le nain y courut, mo-dula un sifllement bi-zarre. Soudain, unaigle gigantesque sabattit du haut des airs, se posa sur la margelleet déploya toutes grandes ses ailes. En un clin dœil, le fugitif sins-talla à califourchon sur cette singulière monture ; et homme et oiseaudisparurent dans le puits. Jean lOurs ne put retenir un cri de fureur et de dépit. 11 sap-procha, se pencha au-dessus de lorifice béant; mais il ne distingua rien. JEAN LOURS. 69 Il fit alors le tour de la cour, en réfléchissant à cette étonnanteaventure, se frottant parfois les yeux pour sassurer quil ne rêvaitpas. Il ne pouvait sexpliquer la soudaine disparition de laigle et dunain. 11 revint vers le puits, et ramassa de gros pavés quil y jeta. Lo-reille tendue, il épia le fracas de leur chute contre le fond. Mais les pier-res, une à une, séchappaient de ses mains et descendaient, s